Ici, l'économie des sports de plein air s'épanouit

© Vianney Thibault / Grenoble Alpes Métropole

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Avec son environnement idéal pour les sports de plein air, la région grenobloise est aussi l'une des plus dynamiques de l'Hexagone pour le secteur économique de l'outdoor.

C’est un atelier un peu particulier. Dans l’hôtel d’activité métropolitain Artis à Échirolles, Damien Lepetit fait revivre une tradition locale : la fabrique de skis artisanaux. Cet ancien ingénieur de 34 ans est à la tête d’une microentreprise Amon Davà. Dans son atelier de 80 m2, il dessine, assemble et façonne des skis. Le bois (frêne et épicéa) vient des Vosges et de Savoie et la marqueterie est personnalisable. Un sommet, un prénom, un bouquetin… les clients peuvent y graver ce qu’ils veulent. « Je fais tout, de A à Z. Alors, cela donne forcément des skis différents, un peu uniques même », déclare le jeune dirigeant.

Amon Davà fait partie, à son échelle, de l’économie grenobloise de l’outdoor. Quatre massifs, 25 stations de ski à proximité immédiate, des centaines de kilomètres de sentiers, de voies vertes et d’itinéraires d’escalade : la région offre un accès privilégié à l’un des plus vastes terrains de jeu naturels de France. C’est logiquement dans ce décor que sont nées et se sont développées des entreprises spécialisées dans les sports de plein air.
C’est ici qu’Abel Rossignol a conçu sa première paire de skis en bois au début du XXe siècle. Que Jean Pomagalski a révolutionné l’accès aux sommets en inventant les remontées mécaniques. Et que Fernand Petzl a imaginé ses premières lampes frontales pour la spéléologie. Depuis, leurs entreprises respectives – Rossignol, Poma, Petzl – sont devenues des références mondiales.

L’effet JO

Mais le tournant majeur intervient en 1968, lorsque Grenoble accueille les Jeux olympiques d’hiver. Les JO permettent la construction d’infrastructures modernes et les épreuves, retransmises pour la première fois en couleur à la télévision, offrent au monde entier l’image d’un territoire en pointe sur les sports de nature. De nouvelles entreprises vont profiter de cet élan pour s’installer dans la région, comme Go Sport ou Head, grossissant ainsi les rangs de l’écosystème naissant.

Un demi-siècle plus tard, le département de l’Isère compte près de 90 entreprises spécialisées dans les activités outdoor, représentant environ 2 000 emplois et un chiffre d’affaires estimé à 1,1 milliard d’euros. Il s’agit du deuxième pôle régional après la Haute-Savoie. Les entreprises trouvent ici un environnement idéal pour se développer grâce, notamment, au tissu industriel local.

Exemple avec Raidlight, spécialiste du trail et de la randonnée. Son siège se trouve à Saint-Pierre-de-Chartreuse mais l’entreprise a ouvert récemment un atelier de production à Veurey-Voroize. Un choix stratégique, comme le souligne Nicolas Diederichs, responsable communication de l’entreprise : « Nous souhaitions nous rapprocher de nos partenaires, fournisseurs et sous-traitants, pour développer la production textile. »

Grâce à des cursus de formation professionnelles (au lycée Argouges de Grenoble par exemple), la filière bénéficie aussi d’un bassin d’emploi adapté. « Pour le recrutement, c’est plus facile ici », confirme Frédéric Tuscan, fondateur de 9A Climbing, une entreprise spécialisée dans les chaussons d’escalade installée à Sassenage depuis 2014. « Nous avons ici des compétences techniques et des savoir-faire que l’on ne trouve pas forcément ailleurs. » D’ailleurs, l’entreprise a pour projet d’ouvrir une nouvelle ligne de production de chaussons haut de gamme avec, à la clé, de nouveaux recrutements.

L’essayer c’est l’adopter

Enfin, la filière profite ici d’un dernier avantage, très précieux : la possibilité de tester, en conditions réelles, les équipements. Chez Raidlight, la boutique de Saint-Pierre-de-Chartreuse permet aux clients d’essayer les produits sur les sentiers alentour. De son côté, 9A Climbing leur propose un mur d’escalade intérieur.

Une approche largement partagée dans la filière, comme le confirme Claire Lissajoux d’Outdoor Sports Valley, une association qui rassemble la plupart des acteurs du secteur : « Le test de matériel fait partie de l’ADN du secteur. Cela permet d’avoir les retours en direct des clients sur les produits, mais aussi de créer un esprit communautaire très important. » De quoi renforcer le lien entre économie et terrain de jeu.

Les grands espaces dans un salon

L’économie outdoor ne se limite pas aux équipementiers. C’est aussi une multitude d’événements nationaux et internationaux qui animent le territoire comme le Critérium du Dauphiné (désormais Tour Auvergne-Rhône-Alpes), la Grande Odyssée, l’Ut4M,
la Coupe Icare, le Tour de France... Ce sont également de nombreux rendez-vous réguliers destinés au grand public ou aux professionnels comme le salon Destination Montagne, le Mountain Planet, les Rencontres Ciné-Montagne, le Salon de l’escalade, ou encore les Rencontres nationales de l’outdoor. La prochaine édition des RNO se déroulera le mardi 23 septembre à Alpexpo et rassemblera 400 professionnels de la filière.

Infos sur rencontresnationalesoutdoor.fr

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