Identité : un portait-vérité du territoire grenoblois

ancienne édition du festival de théâtre à la Bastille
Festival de théâtre à la Bastille (archives)

Publié le , mis à jour le 15 février 2023

Sophie de Paillette, consultante spécialisée dans l’identité territoriale, livre le portrait du bassin grenoblois, commandé par l'Agence Grenoble Alpes.

Comment avez-vous procédé pour réaliser le portrait du territoire grenoblois ?

Il faut d'abord préciser que, comme tout portrait, cette étude comporte une part de subjectivité. Elle s'appuie néanmoins sur un important travail documentaire, de nombreuses thèses qui ont scruté le territoire et des données chiffrées. Mais aussi sur la perception des habitants et acteurs du territoire, grâce à des témoignages, dans la presse, les enquêtes ou les blogs, et tout spécialement une centaine de contributeurs représentatifs des différentes facettes du bassin de vie : passionnés, experts, élus, techniciens de la Métropole, jeunes habitants...

La finalité de ce croisement de regards est de caractériser le territoire grenoblois, dans son ensemble, et au travers de ses nombreuses identités, afin d'en dégager les marqueurs et dénominateurs communs. Et étonnamment, cette identité grenobloise pourtant composite se révèle particulièrement compacte avec un socle solide de valeurs partagées.

 

D'après votre étude, notre territoire semble fait de contrastes, voire de paradoxes...

Oui, et une telle conjonction de contrastes et de paradoxes sur presque tous les sujets est très spécifique à Grenoble. Quelques exemples : la géographie elle-même où la verticalité et l’horizontalité se conjuguent à l'extrême, avec la ville la plus plate de France entourée de falaises spectaculaires. L'eau, ici, est autant ennemie qu'amie, avec des rivières ayant toujours représenté une menace, mais une des eaux potables les plus pures de France. Des habitants extrêmement fiers et défenseurs de leur écrin de nature, mais qualifiant de "moche" la partie urbaine... En matière de collectif, il y a des collaborations dans tous les sens, en même temps qu'un "entre soi excessif", notamment dans le monde des sciences et de la recherche, reconnu à l'extérieur mais peu partagé.

Socialement, le niveau global de revenus est assez haut, mais la part de population vivant sous le seuil de pauvreté est elle aussi élevée. Historiquement, en dehors de la revendication d'un héritage révolutionnaire et résistant, le rapport à l'histoire est faible pour une ville bimillénaire, qui se tourne au contraire vers l’avenir avec une aisance dont la plupart des territoires sont incapables. En termes de fierté d’appartenance, pas de sentiment départemental, encore moins régional, on passe directement d'un attachement passionné au territoire lui-même, à une fierté de "citoyens du monde".

Les Grenoblois revendiquent d'ailleurs leur esprit d'indépendance, mais dans les faits, ce qui est déterminant ici vient souvent d’ailleurs : des décisions et investissements de l'État, comme le CEA ou les JO de 68, comme le rôle clé des 3 "Louis d'or" - Louis Néel, Louis Weill et Louis Merlin - dans le profil scientifique et industriel de pointe du territoire, ou encore comme la population elle-même, composée seulement de 30% de natifs, la plus faible proportion en France ! (...)

Retrouvez l'intégralité de cette interview dans le Métropole Mag N°6

Grenoble Alpes Métropole

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