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M'inscrireDes premiers moulins aux nouvelles usines, le papier vit encore dans la Métropole

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Des moulins du XVIe siècle aux usines du XIXe siècle, l’industrie de la papeterie a marqué durablement le paysage de l'aire grenobloise. L’activité n’a pas complètement disparu et connaît même un certain regain.
C’est une longue histoire la papeterie, une histoire que l’on feuillette, forcément. Elle commence au XVIe siècle avec l’installation des premiers moulins dans la région de Vizille. À l’époque, le papier est fabriqué à partir de fibres de chiffons. Deux siècles plus tard, l’invention de la machine à papier en continu puis l’utilisation de la pâte de bois rebat les cartes du secteur, qui s’industrialise.
De l’eau, du bois : l’activité trouve naturellement au pied des Alpes un terrain idéal pour se développer. S’y ajoute un autre ingrédient, très grenoblois : la présence d’ingénieurs-entrepreneurs dans la région. Ils s’appellent Amable Matussière, Jean-Baptiste Neyret, Alfred Frédet ou encore Aristide Bergès et vont investir et innover pour produire du papier à grande échelle : à Domène, Rioupéroux, Lancey, Brignoud mais aussi plus au nord comme à Rives. Dans leur sillage, les sites se multiplient et s’inscrivent dans le paysage.
Au Pont-de-Claix, la papeterie est créée en 1821 à l’initiative du pharmacien grenoblois Étienne Breton, et de ses fils Jules et Paul (futur maire de la commune). À Vizille, les papeteries accueillent leur première machine à papier en continu en 1824. À Champ-sur-Drac, André Navarre ouvre une cartonnerie au début du XXe siècle et fait construire, en face de l’usine, une véritable cité avec des logements, une école, une chapelle, une salle des fêtes et même un monument aux morts.
Sud grenoblois, Grésivaudan, Voironnais... Dans les années 1870, l’Isère compte plusieurs dizaines de papeteries et devient le premier département papetier de France. Le siècle suivant marquera, à l’inverse, le déclin. La première puis la seconde guerre mondiale affaiblissent durablement l’industrie qui connaît, à partir des années 1970, de graves problèmes de rentabilité. C’est l’heure des restructurations et des fermetures d’usines, qui culminent avec la fin des Papeteries de Pont-de-Claix en 2008.On pourrait croire le chapitre définitivement fermé. Pourtant, la région n’en a pas tout à fait fini avec le papier.
De nombreux investissements dans le secteur
Certes, il ne reste plus que quatre machines à papier dans la région (contre une vingtaine dans les années 1970). Certes, les productions spécialisées (étiquettes, emballages, éditions de luxe, construction…) ont pris le pas sur la production de masse. Mais l’activité perdure, et elle se porte même plutôt bien.
Les Papeteries de Vizille, par exemple, viennent d’annoncer un plan d’investissement de plus de 40 millions d’euros jusqu’en 2028 : deux nouvelles turbines, une nouvelle ligne de production de sacs, une extension du bâtiment principal et des travaux de modernisation de la machine à papier. «Notre objectif est de conserver la compétitivité et la souveraineté de nos savoir-faire », explique Pierre Bonnet, directeur général des Papeteries de Vizille.
Azur Adhésifs, du groupe Avek, vient elle aussi d’investir. Spécialisée dans les étiquettes, l'entreprise a construit son nouveau siège sur les friches industrielles des anciennes Papeteries de Pont-de-Claix : une usine de 2 500 m2 équipée de trois lignes d’impression et de quatre lignes de finition. Le bâtiment, où travaillent 35 personnes, se veut aussi écoresponsable, avec un système de géothermie, des bornes de recharge électriques et des panneaux solaires sur la toiture.
La seule école de papier de France est à Grenoble
Enfin, à Champ-sur-Drac, Avery Dennison, spécialisée dans les solutions d’emballage, a investi 45 millions d’euros dans cinq nouveaux bâtiments logistiques et une nouvelle ligne de production. Présente dans la région depuis 1974, la société, qui emploie environ 400 salariés, ne s’est pas installée ici par hasard. « L'Isère est l’un des principaux fournisseurs de papier en France et Grenoble abrite la seule école de papier du pays », explique-t-elle. L'École française de papeterie (EFP) fut créée en 1907 à Grenoble.L’établissement, qui porte aujourd’hui le nom de Grenoble INP-Pagora, sert toujours à la formation d’ingénieurs.
Le Centre technique du papier est un autre établissement important pour l’innovation et l’écosystème local. Créé en 1947 et installé sur le campus universitaire, cet organisme de recherche, lui aussi unique en France, apporte un soutien scientifique et technique à l’industrie. Autrement dit, c’est ici que s’écrit l’avenir du papier. Et d’une partie du futur économique du sud métropolitain.
Quel avenir pour la ZA des Papèteries de Pont-de-Claix ?
Sur les terrains des anciennes papeteries du Pont-de-Claix, la Métropole conduit, en lien avec Isère Aménagement, une opération d’aménagement mêlant activité économique, logements et équipements publics. Dans cette zone de plus de 8 hectares, les entreprises Cemios et Azur Adhésifs se sont déjà installées, en attendant une troisième société, Dervieux. Il reste de la place, notamment une parcelle de près de 5 000 m2 où de nouvelles entreprises peuvent s’implanter. Le projet prévoit aussi la construction d’une quarantaine de logements et la réhabilitation de plusieurs bâtiments historiques comme la Halle Marcelline. Un appel à projets sera bientôt lancé pour développer une activité de restauration entre les murs de la Maison Sombardier.
Pour en savoir plus sur ces opportunités : franck.dantona@grenoblealpesmetropole.fr
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