L’école supérieure d’art et design de Grenoble en cours de restauration

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Nouveau souffle pour l’Esad, École d’art et design de Grenoble-Valence, dont les locaux grenoblois se situent au 25, rue Lesdiguières : un important chantier de rénovation de ce bâtiment remarquable a débuté en 2024.

Une fois franchie la porte et sa belle inscription de fer forgé, on est saisi par la majesté des lieux autant que par leur décrépitude. Sur trois étages, l’Esad – longtemps appelée les Beaux-Arts – se compose d’immenses salles aux plafonds très hauts, bordées de grandes fenêtres et reliées par de larges escaliers. Il reste des traces de la vie étudiante qui s’y déroulait jusqu’à mi-2023 : marques de peinture, tringles pour accrocher les toiles, four pour chauffer le métal... et quelques tags et dessins de rigueur sur les murs. Les 115 étudiants et 30 personnels ont migré dans l’ex-lycée Jean-Jaurès, prêté par la Ville de Grenoble. Ils ont participé, depuis 2019, à l’élaboration du projet de rénovation.

Préserver le cachet

Dans les grands couloirs, les ouvriers s’affairent au désamiantage, première étape d’un chantier de réhabilitation et de rénovation énergétique d’ampleur. Indispensable ! Bientôt, toutes les fenêtres, dont les vitres sont aussi fines que du papier, seront remplacées, et les combles isolés. Puis la plomberie et l’électricité seront refaites, sans oublier la façade. Dans les règles de l’art : le cachet du bâtiment sera conservé, les parquets et carrelages d’origine maintenus. La grande verrière, aujourd’hui masquée, illuminera la salle d’exposition. En revanche, exit les toilettes à la turque ! Le bâtiment sera confortable et entièrement accessible, grâce à la création d’un ascenseur.

Entrée dans le giron de la Métropole il y a neuf ans, l’Esad forme des étudiants à toutes disciplines artistiques, jusqu’au bac +5. « On a également une mission de diffusion de la pratique artistique avec des ateliers tous publics dispensés dans des locaux de la rue Federico-Garcia-Lorca à Grenoble », précise la directrice du site grenoblois de l’Esad, Naïma Rouani. Le bâtiment historique sera réintégré par les étudiants à la rentrée de septembre 2025. Dans de bonnes conditions pour qu’éclose le prochain Arcabas, Philippe Parreno ou Julien Prévieux.

En chiffres

9,65 millions d’euros

C’est le coût total de la rénovation de l’Esad, dont 5,71 millions de la Métropole, 1,8 million d’euros de l’État, 1,14 million d’euros du Département de l’Isère et 1 million d’euros de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

139 kWh/m2

C’est l’économie sur les dépenses énergétiques du bâtiment, une fois que les travaux seront terminés : sa consommation passera de 214 kWh/m2, actuellement, à 75kWh/m2, donc de classe énergétique D à B.

 

Pour la petite histoire...

Grenoble doit le bâtiment du 25, rue Lesdiguières à Berthe de Boissieux, dont on sait peu de choses. Née en 1846, seule et sans enfant, elle rédige un testament en 1892, dans lequel elle lègue à la ville 700 000 francs, somme énorme à l’époque, et formule le vœu d’un lieu accueillant « une école de dessin, peinture et sculpture pour les jeunes filles ». C’est ainsi que la Ville de Grenoble a pu bâtir cet édifice. Et comme il est issu d’un leg, il ne peut être dédié à un autre usage que l’enseignement artistique.

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